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À compter de mai 2011, la collection Polars&Grimoires – «
Enquête sur la LÉGENDE » est éditée par les Éditions Terre de Brume…
Pourquoi ce changement et que cela va-t-il impliquer ?
— Telle le Phénix renaissant de ses cendres, Polars&Grimoires
aura donc survécu à la disparition de AK-éditions (Brest), puis
anticipé celle des éditions du Barbu/EdB (Plougastel-Daoulas). Mais ce
troisième changement d’éditeur est surtout synonyme d’entrée dans la
cour des grands. Les Éditions Terre de Brume (Dinan) se consacrent en
effet depuis vingt ans aux littératures de genre, qu’il s’agisse du
polar (collection Granit noir) ou de l’imaginaire (Terre fantastique,
Terre mystérieuse, Bibliothèque arthurienne, Bibliothèque celte, etc.)…
Cette jonction avec Terre de Brume apportant à la collection une
véritable dimension littéraire.
Concrètement, les changements à attendre sont de deux ordres. D’abord,
la maquette des ouvrages, tout en restant fidèle à ce qui fait son
originalité, a été améliorée. Les illustrations de couverture ont
également été revues. Le tout désormais proposé en grand format.
Ensuite, Polars&Grimoires va bénéficier d’un réseau de
diffusion-distribution élargi permettant à la collection d’être
présente « dans toutes les bonnes librairies ». Le moi de mai 2011
verra ainsi la parution de Folie d’Ys (nouveauté)
et la reprise de La Dame Blanche était en noir et
de Korrigans Connection dans leur nouvelle
présentation. À l’automne 2011, parution de Fantôme de mer (nouveauté).
La reprise du fond intervenant les mois suivants.
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Polars&Grimoires… de quoi s’agit-il ?
— Polars&Grimoires – « Enquête sur la LÉGENDE » est affaire de
rencontre entre littérature policière et littérature de l’imaginaire.
La collection entend offrir tant le plaisir de lecture à travers des
intrigues de type policier, que la découverte didactique des légendes
ayant servi de base à ces intrigues.
— Sommes-nous ici dans le
domaine du « fantastique » ?
— Non. Le fantastique, selon Roger Caillois, se définit comme « une
déchirure, une irruption insolite, presque insupportable » de
l’horrible et de l’indicible dans une banalité quotidienne. En matière
de littératures de l’imaginaire, Polars&Grimoires participe
plutôt du « féerique ». Toujours selon Caillois, le féerique « s’oppose
au monde réel sans en détruire la cohérence » (préface à l’Anthologie
du fantastique, Gallimard, 1966). La collection, à travers
ses intrigues, imbrique notre quotidien et un légendaire « coexistant
». Elle met en scène l’humanité confrontée aux locataires de son
imaginaire, de la Dame Blanche à l’Ankou… des Korrigans à la Bête du
Gévaudan… Sans oublier ces lieux mythiques que sont la forêt de
Brocéliande ou la ville d’Ys…
— Littérature
policière… littératures de l’imaginaire… quel rapport entretient
Polars&Grimoires avec le roman populaire ?
— Le carambolage de « mauvais genres » opéré par
Polars&Grimoires n’est pas sans rappeler les thématiques du
roman populaire des fin XIXe/début XXe
siècle. De Jules Verne à Jean Ray en passant par Gaston Leroux et
Maurice Leblanc, pas un qui n’ait puisé dans le « légendaire archaïque
», qui n’en ait modernisé la thématique, pour la mettre au cœur de
récits à mystères. Que l’on songe à Robur le Conquérant enlevant ses
victimes à bord de sa machine volante… que l’on songe à Malpertuis et
ses dieux à l’agonie… que l’on songe à La Poupée Sanglante véritable
golem mécanique… que l’on songe à L’Île aux Trente Cercueils et ses
druides… Et il faudrait encore citer bien sûr Edgar Allan Poe, Arthur
Machen, et tant d’autres… Cela dit, Polars&Grimoires se veut «
héritier éclairé » de ce genre littéraire. Tant au niveau du fond que
de la forme. Pas question de transiger sur le style.
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Polars&Grimoires s’inspire-t-il de ces romans comportant un
arrière-plan « ésotérique » comme le Da Vinci Code ?
— Non. D’abord, la démarche est avant tout littéraire. Ensuite, si l’on
veut lire entre les lignes, plutôt que quelque « vérité occulte », on
trouvera dans Polars&Grimoires une volonté de critique sociale.
N’oublions pas que, dès 1931, les surréalistes avaient compris le
potentiel « subversif » d’un certain merveilleux, via l’œuvre de Lewis
Caroll notamment.
— À quel public
s’adresse Polars&Grimoires ?
— Aux adultes et adolescents, selon la formule consacrée.
— L’action des
premiers titres de Polars&Grimoires, se déroule en Bretagne. Ce
choix participe-t-il du « polar régional » ?
— Non. Ni « régional », ni régionaliste. Si la collection prend pour
base le légendaire breton, elle a vocation, à sa suite, à explorer le
légendaire du monde.